lundi 24 novembre 2008

Mascarade démocratique au Taillan-Médoc

Le Taillan-Médoc - Salle du conseil municipal – 20 novembre 2008

Ludovic Freygefond est de bonne humeur. Dans quelques heures, il sera élu premier secrétaire fédéral du PS Gironde. Tout réussit à cet homme de trente-sept ans qui a été réélu maire en mars dernier. Avec ses nouvelles responsabilités et son ambition, il se voit déjà en figure nationale du socialisme. Sa commune ne lui suffit plus. D’ailleurs, il ne se donne plus la peine de combattre une opposition qu’il entend bien réduire au silence et au rôle de faire-valoir. Le semblant de débat d’orientation budgétaire qu’il organise ce soir en est l’illustration la plus flagrante. Ce n’est rien de plus que l’une des mascarades dont il a le secret.

Avant de laisser la parole à son conseiller municipal d’ouverture chargé des finances, « Judas Queron », avocat à la ville et traitre à l'opposition, il prend soin de rappeler la main sur le cœur qu’il n’est pas obligé de faire ce débat, mais il l’estime indispensable à la vie démocratique de la commune.

La mascarade commence. « Judas Queron » s’éclaircit la voix puis commence la lecture d’un long document administratif, composé de vingt-cinq pages dont les vingt premières sont consacrées à la crise financière. Un cinquième seulement porte donc sur la politique locale du maire. Enfin, presque… Alors qu’une partie de la salle s’est assoupie à la suite de ce long monologue sans intérêt, Freygefond décide d’ouvrir le débat.

François BUHR, seul véritable opposant, tente de dénoncer la supercherie à laquelle le conseil municipal et le public viennent d’assister. Il s’interroge sur la pertinence de ce document dont le contenu peut être trouvé sur Internet. Sous-entendu : « Monsieur le Maire vous faîtes du remplissage. » Il a touché juste et provoqué l’agacement de Freygefond. Ce dernier se renfrogne et coupe l’impertinent pour lui asséner une leçon partisane de macro-économie. Le conseiller municipal tente de reprendre la parole. En vain. Le maire hausse le ton, tape du point sur la table. La comédie devient grotesque. Le débat n’aura pas lieu. Dommage pour les Taillanais ! Dommage pour la démocratie !

En vérité, le maire n’a rien à dire. Non par manque d’envie, mais parce qu’il ne sait pas ce qu’il va faire. Pourtant Freygefond est vice-président en charge des finances à la CUB. Compte tenu de la qualité des documents budgétaires remis aux conseillers communautaires, on s’attend à ce qu’il en soit également ainsi pour les conseillers municipaux. Pourtant, il n’en est rien. Après tout, quoi de plus normal puisqu’à la CUB, l’administration gère les finances et le Président Feltesse donne l’orientation politique. Freygefond serait-il qu'une simple marionnette à la CUB ? Ceci expliquerait donc cela.

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